Laurent
Nous devons notre rencontre à notre passion commune pour la motocyclette.
Et d’emblée, au sein de notre groupe et notre pratique, tu apparaissais comme le plus complet… Tu roulais sur deux ou trois roues.
En solo comme au guidon de ton side-car, tu nous impressionnais par ta maîtrise et ton sens de l’anticipation. Tu étais sans doute le plus prudent d’entre nous. Probablement grâce à ton amour pour la vie.
Sans se connaître à l’époque, nous avons pourtant débuté ensemble notre vie motarde.
Au cœur des années terribles… celles de fin 1960 début 1970.
Elles nous ont appris l’humilité routière. Nous voulions profiter pleinement de la route… pas mourir dessus. C’est ainsi que nous nous sommes connus.
Mais au-delà de rouler ensemble, une profonde amitié s’est rapidement tissée entre nous.
Elle résulte surtout de ta personnalité. Celle d’être sincère avec toi-même et avec les autres.
Tu savais affirmer ton caractère tout en respectant autrui.
Tu as fait carrière dans un métier manuel ? ; moi, dans une activité intellectuelle, mais ta culture dépassait la mienne.
Nos échanges n’en étaient que plus riches. Nous discutions sans fin et sans nous lasser de l’évolution du monde et de ceux qui le peuplent. C’était sans prétention mais nous nous enrichissions mutuellement. Nous existions.
Rouler ou discuter avec toi va désormais nous manquer à tous. Nos routes viennent de diverger. Personnellement, je sais déjà que la mienne n’aura plus jamais le même charme. Salut vrai frère…
Dom