On n’a pas eu froid. Nous avions pourtant choisi de rouler au bord de l’eau, mais la fraîcheur semblait s’être évaporée. La chaleur s’imposait. Pas seulement celle émanant des moteurs. En ce premier dimanche d’août, une dizaine de motards de Warm-up 95 ont longé la Seine puis l’Eure avec l’espoir de trouver un air plus vivifiant… Il n’en fut rien. Les rayons du soleil figeaient dans la torpeur le fleuve et son affluent. ça transpirait sous les casques. Et ce n’est pas la vitesse qui allait nous rafraîchir. Il nous était quasi impossible d’atteindre la limitation récemment imposée. Le long de l’onde, les villages se succédaient avec leurs multiples passages surélevés incorporés. Notre parcours devenait un jeu de saute-moutons. Les amortisseurs et les vertèbres ont souffert. Ce n’était plus de la moto mais du jumping. Seuls les rares paysages entre deux agglomérations et l’architecture de certaines habitations méritaient notre intérêt. J’aurais dû mieux regarder les cartes en établissant cet itinéraire.
Bon… nous avions tout de même le plaisir d’être ensemble. Finalement… quelles que soient les conditions de roulage, la motocyclette procure du bonheur et soude l’amitié. Rien que pour cela ce dimanche caniculaire et sautillant méritait d’être vécu. D’autant que côté vitesse nous ne risquions pas l’infraction. Sur ce point, notre parcours éveille la réflexion. Celle de l’obsession sécuritaire vis-à-vis du kilométrage horaire qui se manifeste partout sur le bitume communal. A Oinville-sur-Montcient, par exemple, c’est un véritable parcours du combattant entre des chicanes et les “gendarmes couchés”. Dans ce village, au demeurant charmant, le motard, comme tout autre usager de la route n’a pas 50 mètres de répit. C’est fatiguant et somme toute dangereux. A croire que les émus locaux qui pensent de tels équipements ne se déplacent qu’à pied. Comme quoi la sécurité routière ne devrait être l’apanage que de ceux qui roulent.
Dom